Le 01 mars 2009

Les Gens du voyage en Communauté française de Belgique

Réalités et perspectives

L’ignorance à l’égard de ceux que l’on appelle les Gens du voyage est une des causes majeures des préjugés et clichés, voire du rejet dont ils sont l’objet. Dans le contexte de profonde mutation que vit actuellement notre société, les Voyageurs semblent faire partie de ceux que le système laisse pour compte, y compris dans nos régions. Cette analyse envisage quatre aspects de cette exclusion : le logement, la formation, le travail et les rapports avec les Gadjé [1] (ceux qui n’appartiennent pas aux Gens du voyage). Quelques pistes nous paraissant importantes pour l’action à mener en Communauté française de Belgique sont également proposées. Dirk Leenman, aumônier des Gens du voyage en Wallonie, co-signe cette analyse en y apportant l’éclairage de son expérience de terrain.

Introduction
 

Il est difficile de chiffrer de manière précise le nombre de personnes appartenant aux Gens du voyage dans notre pays. Selon certaines sources, leur nombre s’élèverait à environ 12.000 à 15.000 personnes[2].  L’embarras réside notamment dans les divergences existant d’un point de vue terminologique pour désigner ce ou ces peuple(s)[3].

Des difficultés de la terminologie

« Dans la filière scientifique francophone, le mot tsigane (qui n’a pas un sens péjoratif) est un terme générique englobant les Roms (au sens strict), les Manouches, les Gitans… Cela étant, l’imbroglio en la matière est incroyable. (…) L’expression ‘Gens du voyage’ renvoie soit à une catégorie économique (ceux du cirque), soit à une catégorie administrative (titulaires d’un titre de circulation en France), soit encore à un ensemble de groupes ethniques installés en Occident par opposition notamment aux Roms de l’Est réputés plutôt sédentaires. Et dans tout cela, je ne fais même pas référence à ce qui est politiquement correct à dire ou à ne pas dire d’un cercle décisionnel à l’autre !  Le principal problème, si l’on peut dire, réside dans le fait que nous sommes devant un ensemble de groupes qui sont pris dans des voies différentes d’affirmation politique et collective et qui n’affichent pas tous une même conscience de ce qu’ils sont, alors que les instances politiques et intellectuelles des sociétés au sein desquelles ils évoluent attendent d’eux une unanimité, voire une uniformité ».

Alain Reyniers, professeur à l’UCL et directeur de la revue Etudes Tsiganes (Paris), in « Les Roms d’Europe de l’Est », revue En question n°88, Centre AVEC, mars 2009.

Une autre difficulté réside dans le fait que les modalités de déplacement des Gens du voyage (fréquences, itinéraires, …) sont aujourd’hui multiples et que la tendance globale est à la semi-sédentarisation. La plupart du temps, les déplacements se limitent à la « bonne saison », 90% des demandes de séjour des Gens du voyage dans les communes concernant la période du 1er mars au 31 octobre[4]. Cette situation « d’entre-deux » demande en elle-même de trouver des réponses particulières sur les plans législatif et administratif.

Logement
 

Une des caractéristiques des Voyageurs en Wallonie est leur dispersion : certains vivent dans des caravanes ou des chalets sur des petits terrains privés, parfois plusieurs familles ensemble. De manière générale, le choix du lieu d’installation se fait en fonction des emplacements où les Voyageurs sont « acceptés ».

Le plus grand besoin en matière de logement concerne sans conteste le nombre peu élevé de terrains aménagés pour l’accueil des Gens du voyage : si la Flandre compte plus de 30 terrains de ce type, en Wallonie comme à Bruxelles, c’est le quasi néant. Alors que, dans le cas de la Wallonie, des subsides aux communes sont prévus à concurrence de 60%…[5] On constate ainsi en Communauté française un réel manque de volonté politique au niveau local, comme cela s’observe par ailleurs dans de nombreuses régions d’Europe.

« La réticence des collectivités locales à améliorer les conditions de vie des Roms [est] souvent et en bonne partie responsable de la persistance de ces problèmes [de terrains]. Même lorsqu’il [existe] une stratégie de logement dotée des fonds nécessaires pour améliorer les conditions de vie dans les campements roms, les collectivités locales [omettent] souvent de demander ces fonds ou [vont] même jusqu’à refuser les financements offerts par l’Etat »

in Rapport Final d’Alvaro Gil-Robles, commissaire aux Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe, sur la situation en matière de Droits de l’Homme des Roms, Sinti et Gens du voyage en Europe, Strasbourg, le 15 février 2006, chapitre II, § 30.

De la même manière, on observe souvent des résistances de la part des autorités communales envers des domiciliations dans des caravanes. En effet, il ne suffit pas pour un Voyageur d’acheter un terrain et d’y mettre une caravane. Encore faut-il pouvoir se domicilier. Cette domiciliation, indispensable par exemple pour s’affilier à une mutuelle ou bénéficier des allocations familiales, est ce qui permet d’exister d’un point de vue administratif. Légalement, peuvent se domicilier dans une commune les personnes qui y résident et celles qui « habitent en demeure mobile et qui y résident au moins 6 mois par an de manière fixe »[6]. En outre, « les personnes qui habitent en demeure mobile, qui ne résident pas 6 mois par an de manière fixe dans cette commune, peuvent se domicilier dans une commune en s’y inscrivant en domicile de référence»[7]. Mais dans la pratique, ce n’est pas toujours évident. De nombreuses communes n’acceptent de domicilier des Voyageurs sur leur territoire que de manière provisoire, invoquant « des raisons d’insalubrité, d’urbanisme, de sécurité ou d’aménagement du territoire »[8].  Le Centre de Médiation pour les Gens du voyage travaille beaucoup cette problématique, notamment en apportant aux Voyageurs une aide juridique afin de faire valoir leurs droits.

On observe également la volonté de certains – dont le nombre n’est pas négligeable –  de quitter la caravane pour aller habiter dans une maison. Une des difficultés est que bien des propriétaires n’acceptent pas des gens qui dépendent de l’assistance sociale. « Ils ne veulent que des gens qui travaillent », disait une mère de famille après avoir en vain sollicité une maison à louer.

Education et formation
 

De manière générale, on remarque une certaine réserve de la part des Voyageurs vis à vis de l’institution scolaire[9]. L’important pour eux réside principalement dans la recherche de moyens de subsistance pour faire vivre le groupe auquel ils appartiennent. L’ « assimilation » aux Gadjé par le biais de l’éducation n’est donc pas en tant que telle recherchée, pas plus que la recherche de nouveaux métiers. Cependant, la bureaucratisation grandissante de la société et le renforcement de l’obligation scolaire ont rendu l’école incontournable, du moins pour l’instruction primaire.

Aujourd’hui, la plupart des enfants du voyage en Belgique sont scolarisés. Heureusement, il n’existe pas dans notre pays des « classes séparées », comme dans d’autres pays d’Europe, qui sont perçues comme discriminatoires. Il est également rare que des parents refusent de mettre leur enfant à telle école parce qu’il y a des enfants des Voyageurs[10]. Certains enfants suivent des cours par correspondance, d’autres enfants vont à l’école. Il n’est actuellement pas rare de rencontrer des familles où les enfants savent mieux lire que leurs parents.

« Quand je demande par exemple un renseignement écrit, on me répond parfois : Je ne sais pas bien écrire, mais je vous passe quelqu’un qui le sait. » 

Dirk Leenman sj, aumônier des Gens du voyage en Wallonie.

Situation de travail
 

« Le travail est très dur à trouver. On ‘chine aux mitrailles’ mais ce n’est pas évident. Maintenant pour amener les mitrailles il faut être inscrit au registre de commerce. Lorsqu’on part en vacances, on chine aux corniches et à l’orgue. Pendant certains périodes, on chine aux fleurs. Nous faisons tout ce qui rapporte, on fait les marchés, les brocantes, on vend la camelote, enfin tout ce qui peut rapporter. La plupart des Voyageurs sont au chômage ou dépendent de l’assistance sociale. Ils veulent qu’on trouve du travail mais on ne veut pas nous en donner. Si nous ne le trouvons pas, ils suppriment nos revenus et nous nous retrouvons sans rien. Ils veulent aussi que les femmes trouvent du travail et qu’elles mettent leurs enfants à la crèche. Mais chez nous on ne veut pas que les Gadjé éduquent nos enfants. On veut donner l’éducation nous-mêmes à nos enfants. »

Témoignage d’un jeune Voyageur (VIe Congrès mondial de la Pastorale de Tsiganes, organisé par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, et la Conférence Episcopale Allemande, Freising, Allemagne 1-4 septembre 2008)

Chiner, c’est travailler. Pendant longtemps, l’activité des Gens du voyage a été liée aux activités de « recyclage » et de petite réparation, en particulier à ce qu’on appelle communément la « ferraille ». Mais ces dernières années, « la chine » devient de plus en plus difficile. Les métiers traditionnellement liés au Voyage sont en train de disparaître. On entend souvent dire, par exemple : « La ferraille, c’est fini, il faut trouver autre chose ». Et la reconversion n’est pas toujours évidente. Etant presque tous des petits indépendants en artisanat ou en commerce familial, les Voyageurs sont très exposés aux aléas de l’économie. L’introduction de l’euro, la libéralisation de l’énergie et la baisse du prix des ferrailles ont rendu la vie plus difficile pour eux.

« Est-ce que [la ferraille] vaut encore le coup ?  Il y a effectivement sur le plan économique de nouveaux métiers extrêmement rentables, mais pour autant qu’ils soient organisés selon les critères de la rentabilité. Les Tsiganes, pendant très longtemps, ont été des recycleurs. Aujourd’hui, c’est un domaine qui leur échappe. Il est rentable, mais il leur échappe parce que les modalités d’exercice de ce domaine ne leur permettent pas d’y participer. C’est trop technique… Mais s’il y a encore, ici et là, des ferrailleurs qui font de la récupération de façon secondaire, beaucoup vivent de l’aide sociale. »

Alain Reyniers, extrait issu du texte intégral d’une conférence tenue le 12 février 2003, dans le cadre du cycle de conférences organisé par le CASNAV-CAREP de Nancy-Metz.

De ce fait, bon nombre de familles vivent dans une grande précarité, avec des revenus qui ne suffisent pas ou à peine pour faire face aux charges habituelles : loyer, gaz, électricité, courses, chauffage. Un événement inattendu, par exemple une hospitalisation, peut rompre un équilibre précaire et faire sombrer une famille dans une situation où une vie digne et humaine n’est plus possible. Il s’agit donc d’une population très vivement touchée par la crise économique et financière. Les jeunes notamment se demandent s’il vaut encore la peine d’obtenir le statut d’indépendant, de commencer une entreprise, vu le nombre de ceux qui ont encouru une faillite.

Rapports avec les Gadjé
 

« Nous acceptons les Gadjé mais certains Gadjé ne nous acceptent pas. Quand on a reçu un logement social et quand on arrive dans une cité, des Gadjé disent : « ce sont des gitans, des moins-que-rien, des romanos… ». Certains Gadjé nous donnent une sale réputation. Par contre,  ma femme est une Gadji. Elle est très bien intégrée dans notre famille et on l’a très bien acceptée. (…) Nous avons un très bon cœur, mais beaucoup de Gadjé ne le comprennent pas. »

Témoignage d’un jeune Voyageur (VIe Congrès mondial de la Pastorale de Tsiganes, op. cit.)

Un des plus grands problèmes dans les relations entre Voyageurs et Gadjé est l’ignorance. Des stéréotypes comme « les Gens du voyage, ils voyagent », alors qu’il s’agit d’une population semi-sédentarisée depuis bien longtemps, ont la vie dure.

Ce qui rend la compréhension mutuelle difficile, c’est que l’identité culturelle des Voyageurs reste marquée, s’accompagnant d’un sentiment fort d’appartenance au groupe. Un Voyageur récemment installé dans une maison en Belgique disait : « Ce que beaucoup de gens ne comprennent pas c’est que nous restons Voyageurs, même si nous habitons dans des maisons ». Cette identité[11] persiste donc, mais elle est largement méconnue et souvent mal perçue. Si l’esprit « nomade » des Gens du voyage peut parfois susciter une certaine fascination, la cohabitation s’avère le plus souvent malaisée.

« Les gens ne nous aiment pas beaucoup parce qu’on est un peu bruyant. (…) On peut être amis, mais on peut pas vivre à côté tout le temps. Mais parfois ils voudraient notre façon de vivre, ils sont un peu jaloux de nous, et ils prennent des caravanes pour partir en vacances.»

Témoignage d’un Voyageur (in Françoise Arsac, « Gitans et Gadjé, des richesses à partager », revue En question n°88, Centre AVEC, mars 2009)

La plupart du temps, c’est un état d’esprit de méfiance envers les Voyageurs qui prédomine, allant de pair avec de nombreuses discriminations.

 « La discrimination ne touche pas un aspect particulier de la vie mais se manifeste sous différentes formes dans la vie privée et publique. Elle est souvent alimentée par des stéréotypes négatifs reflétés dans les médias et même par les déclarations de responsables publics. Les sentiments anti‑roms sont si profondément enracinés dans certaines sociétés que la discrimination à leur égard dans des domaines comme l’emploi, l’éducation, le logement ou l’accès aux lieux publics, semble être généralement tolérée et ne pas être considérée comme illégale. »

in Rapport Final d’Alvaro Gil-Robles, op. cit., chapitre I, § 13.

Quelques pistes d’action
 

Afin de pallier aux différentes difficultés évoquées, nous préconisons la création d’un véritable « service social » en Communauté française, qui devrait se donner pour tâche première une meilleure connaissance des Gens du voyage.

Une analyse de la réalité de la vie des Voyageurs s’impose pour développer une action sociale qui identifie et approfondisse les enjeux principaux et qui propose des pistes. Dans cette optique, il serait absolument nécessaire que ce service travaille avec les Gens du voyage et non seulement pour eux.

Une des caractéristiques de ce service serait de rendre fréquemment visite aux Voyageurs sur le terrain, et pas seulement d’assurer une permanence quelque part dans un bureau. Ce service aurait aussi pour mission d’accompagner des familles dans des cas concrets, par exemple lors d’une expulsion qui se profile. Ce service social ferait le lien entre les familles et les instances sociales et n’hésiterait pas, si besoin est, d’intervenir auprès des autorités compétentes.

Quelques pistes d’action pourraient déjà être dégagées :
 

Logement : Il est nécessaire d’interpeller les autorités compétentes pour qu’il y ait un logement décent pour tous, en respectant la culture des Voyageurs. Ceci signifie par exemple : investir davantage dans des logements sociaux (c’est un problème général, pas seulement des Voyageurs) ; faciliter les domiciliations dans des caravanes ; interdire aux propriétaires de refuser un futur locataire parce qu’il est au chômage.

Education et formation: Le document final du VIme Congrès de la pastorale des Tsiganes insiste sur l’instruction comme « le processus fondamental pour la réalisation du potentiel personnel et l’intégration dans la société »[12]. Une action sociale en ce domaine pourrait suivre la scolarité des enfants Voyageurs et pourrait aussi proposer des formations pour des jeunes adultes qui veulent s’intégrer au marché du travail, ou organiser des cours d’alphabétisation pour des adultes. Tout cela avec eux et selon les circonstances concrètes.

Travail : Pour mener une action sociale en ce domaine, il faut commencer par essayer de comprendre ce que signifie la disparition des métiers traditionnels. Quelles en sont les causes, quelles en sont les conséquences et comment faire face à cette situation ?  Comment trouver un mode de travail qui respecte la culture des Voyageurs et qui tienne en même temps compte de la réalité de la situation d’aujourd’hui ?  Malgré la crise financière et économique, serait-il possible de « lancer » des Voyageurs sur le marché du travail avec un système de microcrédits[13] ?  Une autre action dans le domaine du travail et de la sécurité sociale serait de soutenir des actions en faveur de la garantie du pouvoir d’achat des plus démunis, ce qui relève également d’une problématique plus générale.

Rapports avec des Gadjé : Cette action sociale développerait des initiatives pour briser la méfiance et l’ignorance réciproques. Il s’agit de créer des « communautés ponts », des lieux où Voyageurs et Gadjé pourraient se rencontrer et échanger. Cela  se vit déjà pendant certains pèlerinages en France, mais peut être aussi vécu en dehors des activités religieuses : par exemple lors de manifestations culturelles. Le rôle des medias est aussi très important. Au lieu de véhiculer des clichés et des stéréotypes, ils peuvent transmettre une image qui correspond à la réalité, la culture, bref avec l’humanité des Gens du voyage.

« Outre la nécessité de mettre un terme à toute politique de ségrégation, il importe de se pencher avec de plus en plus d’attention sur les moyens de renforcer l’interaction entre les communautés roms et non roms. Ces initiatives peuvent être efficaces pour améliorer la confiance mutuelle et démystifier les différences entre les différentes composantes de la population. »

in Rapport Final d’Alvaro Gil-Robles, op. cit., Chapitre II, § 34.

Conclusion
 

Le plus grand défi consiste donc probablement à la construction concrète de cette « confiance mutuelle », afin de réduire ces situations d’exclusion intolérables que subissent encore aujourd’hui les Voyageurs dans nos régions. Certes, cela exige une réelle volonté politique, tant au niveau national que local, mais c’est surtout un changement de regard en profondeur sur cette population encore trop largement méconnue qui est nécessaire.

« En dépit des réglementations, rien ne sera possible sans un changement des mentalités qui, seul, permettra d’accueillir en vérité la voix des Roms. Et l’on sait qu’il faut plus qu’une loi ou un décret pour changer une mentalité séculaire ! »

Léon Tambour, in « Les Gens du voyage hier et aujourd’hui. Une approche »,  revue En question n°88, Centre AVEC, mars 2009.

Il est dès lors un pas à oser franchir : celui de s’ouvrir à la rencontre des Voyageurs et de leurs richesses, en luttant à leurs côtés pour plus d’égalité et de solidarité.

Bibliographie

http://www.fides.org/fra/documents/zingari_FINAL_-_FRANCESE.doc

  • Jean-Pierre Liégeois, Roms et Tsiganes, Paris, La Découverte, coll. Repères 530, 2009.
     

Articles et conférences

  • Françoise Arsac, « Gitans et Gadjé, des richesses à partager », revue En question n°88, Centre AVEC, mars 2009.
  • Léon Tambour, « Les Gens du voyage hier et aujourd’hui. Une approche », revue En questionn°88, Centre AVEC, mars 2009.
  • Alain Reyniers, « Les Roms d’Europe de l’Est », revue En question n°88, Centre AVEC, mars 2009.
  • Alain Reyniers, « Tsiganes et Voyageurs. Identité, rapport au voyage, économie, éducation et rapport à l’école dans le contexte de la société contemporaine », texte intégral d’une conférence tenue le 12 février 2003, dans le cadre du cycle de conférences organisé par le CASNAV-CAREP de Nancy-Metz.

http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/crd/crd_conf_reyniers.htm

Sites Internet utiles

Notes :

  • [1] « Gadjo » (féminin Gadji, pluriel Gadjé) signifie « paysan, non-tsigane » dans la langue tsigane, le Romanès.

    [2] Source : Note Accueil des Gens du voyage en Wallonie, réalisée par la Direction Interdépartementale de la Cohésion sociale (Région wallonne), 2008.

    [3] Nous n’entrerons pas dans des considérations sur les différentes ethnies, l’identité, l’histoire et la présence des Gens du voyage dans nos contrées. Ce travail a été fait. Voir la brochure  Les Gens du voyage en Wallonie, réalisée par le « Centre de Médiation des Gens du voyage de la Région Wallonne », 2001.

    [4] Source : Les Gens du voyage en Wallonie, op. cit.

    [5] Source : Note Accueil des Gens du voyage en Wallonie, op. cit. La ville de Bastogne a néanmoins introduit un projet d’aire de stationnement.

    [6] Source : Brochure La mobilité, un mode de vie. Guide juridique, réalisée par le Centre de Médiation des Gens du voyage en Wallonie, Namur, 2003.

    [7] Source : La mobilité, un mode de vie. Guide juridique, op. cit.

    [8] Conformément à l’article 16, §2 de l’ A.R. 16.07.1992 relatif aux registres de la population et au registre des étrangers.

    [9] Voir à ce sujet l’intervention d’Alain Reyniers au cours du séminaire national organisé par Educscol sur « la scolarisation des enfants du voyage », les 7 et 8 novembre 2001 à Paris.

    [10] Voir le Rapport Final d’Alvaro Gil-Robles, op. cit., notamment le chapitre III.

    [11] Le sentiment d’identité est sans doute difficile à cerner. Avec Françoise Arsac (op.cit.), relevons néanmoins, outre la culture du ‘voyage’, le sens de la famille (avec une attention privilégiée pour les enfants, les anciens, les malades), l’importance des grands événements de la vie qui, joyeux ou tristes, donnent lieu à des rites marqués, souvent aussi la place reconnue à la religion et le rôle joué par les pèlerinages. On retrouve une manifestation de cette identité dans l’attachement des Voyageurs à leur aumônerie. Ils peuvent habiter dans des maisons, les enfants peuvent aller à l’école comme tous les enfants, mais ils aiment par exemple que les enfants soient baptisés par leur rachai (prêtre) ou qu’ils fassent leur Communion pendant les pèlerinages à Banneux ou à Beauraing.

    [12] Source : Document Final du VIe Congrès mondial de la Pastorale de Tsiganes, organisé par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, et la Conférence Episcopale Allemande, Freising, Allemagne 1-4 septembre 2008, recommandation 4.

    [13] Source : Document Final (…), op. cit.,  recommandation 18.