« En Question est aussi une communauté en effervescence »
Le Centre Avec publie le 150e numéro d’En Question ! À cette occasion, nous avons récolté l’avis de personnes lisant ou collaborant (à) notre revue de sens et d’engagement.
« Que pensez-vous de la revue En Question ? Qu’appréciez-vous en particulier ? Qu’est-ce qui fait son originalité ? Dans quelle mesure contribue-t-elle à vous faire réfléchir, déplacer ou agir ? Et que lui souhaitez-vous pour l’avenir ? »
Ils et elles nous répondent… Et nous les remercions pour leurs témoignages encourageants !


Ce que je trouve essentiel dans la revue En Question, c’est sa visée fondamentale : le bien commun et la justice sociale. Il en est ainsi depuis ses débuts, en avril 1980, alors que, sous la dénomination Évangile et Justice, elle était un simple bulletin de liaison pour les jésuites de Belgique qui entendait promouvoir la justice (sociale), exigence absolue de la foi chrétienne.
Dans les dossiers d’En Question, mais aussi dans ses autres articles, j’apprécie tout particulièrement la volonté d’analyser avec rigueur les réalités de la société actuelle qui posent question – avec ses enjeux majeurs : démocratie, écologie, interculturalité, spiritualité – et de rechercher les réponses à y apporter aux divers niveaux d’action, individuel comme collectif. En ayant à la fois le souci de l’enracinement dans la réalité concrète du terrain et celui d’une approche globale qui relève les liens entre ces enjeux. Le souci enfin d’écouter les sans voix, dont les expériences de vie donnent réellement à penser et à agir.
En ce qui concerne sa forme, la revue comporte trois qualités qu’il importe de conserver : l’attention pédagogique, en particulier une langue compréhensible et une présentation synthétique des questions traitées qui aide à prendre position et à agir ; le souci du beau qui transparait dans la mise en page ; et le prix modéré de l’abonnement, qui le rend accessible aux petits revenus.
Guy Cossée de Maulde, jésuite, co-fondateur du Centre Avec

J’ai découvert En Question bien avant qu’elle n’adopte ce nom qui correspond bien au projet d’interpeller et d’accompagner la réflexion. La revue du Centre Avec s’appelait alors Évangile et Justice, tout un programme mais déjà la même intuition : allier spiritualité et engagement, réflexion et invitation à l’action, parole donnée à des témoins et acteurs.
La forme a bien changé : des photocopies, de bonne qualité certes, ont laissé la place à une vraie publication. Le fond aussi, à mesure de la reconnaissance d’un travail participatif en profondeur et l’audace d’inviter des auteurs à nous rejoindre.
En Question, c’est la certitude de sortir des sentiers battus pour aborder des questions de société, de croiser les regards pour faire droit à la complexité. Ce sont des textes précis, incisifs, documentés, sans jargon.
Que lui souhaiter pour l’avenir ? Un plus grand nombre de lecteurs et lectrices ! Trop de personnes passent encore à côté d’une opportunité de lecture belge, solide et articulée.
Bon vent à En Question !
Isabelle Gaspard, directrice du Forum Saint-Michel

Traverse-t-on une époque de changements ou un changement d’époque ? Sommes-nous en période de crise ou dans un temps de transition ? L’avenir sera-t-il meilleur ou, au contraire, plus sombre ? Et pour combien de temps y aura-t-il… un avenir ? Que de lourdes questions !
Il n’est pas facile de les porter – et encore moins d’y répondre. Pour ce faire, nous devons créer des communautés nouvelles. Des lieux, physiques ou virtuels, qui nous donnent le sentiment d’être ensemble. Sans taire nos désaccords, mais sans nous départir de la recherche du bien commun.
C’est dans ce contexte qu’En Question assume une magnifique mission. Cette revue ne nous apporte pas seulement des clés d’analyse et de compréhension. Elle ne nous offre pas seulement des témoignages inspirants et des portraits vivifiants. Elle nous met en mouvement, avec d’autres. Elle crée du lien, favorise les dialogues. Elle cultive l’esprit de nuance et stimule notre intelligence. En dénonçant les injustices, elle réveille en nous ce qu’il y a de meilleur. Elle apporte de l’espérance.
Elle permet enfin à la tradition chrétienne et à la spiritualité ignatienne de rejoindre le monde d’aujourd’hui. Elle nous aide ainsi à le comprendre, à l’interpeller, à le panser. Et à l’aimer.
Vincent Delcorps, directeur de la rédaction de CathoBel

Il y a la forme d’abord, qui saute aux yeux. Et cela compte, la forme, pour une revue. J’apprécie la mise en page d’En Question, le choix des illustrations, et jusqu’à la police de caractère qui participent à son identité.
Il y a sa posture ensuite, celle du recul grave, mais posé, véritable antidote à la dictature de l’immédiateté et de l’émotion qui règnent sur les réseaux sociaux. À cet égard, je retiens en particulier le dossier sur l’extrême droite (numéro 148) qui offrait une grande variété de réflexions sur la démocratie et des clés de discernement très claires sur ce qui relève ou non du glissement extrémiste.
Il y a sa ligne enfin. On pourrait penser qu’En Question se contente d’un esprit de nuance vague et « qui en reste là », qu’elle côtoie le centre un peu flou. Ce n’est pas le cas. À bien lire la revue, elle demeure une des rares porte-paroles, me semble-t-il, du personnalisme. Cette voie politique et philosophique, bien plus radicale, précise et originale qu’on ne le croit, place la personne et sa dignité au centre de tout. À l’heure des conflits de plus en plus généralisés, du néolibéralisme et de l’intelligence artificielle, cette perspective est plus intéressante que jamais. Merci à En Question de la porter avec panache.
Bosco d’Otreppe, journaliste pour La Libre Belgique

La revue En Question est d’abord un bel objet : sa maquette soignée et la variété de ses formats donnent envie de l’avoir toujours sous le coude pour s’y plonger dès que l’occasion se présente, avec la garantie d’y trouver un éclairage sur l’actualité (au long cours) bien plus profond et fécond que nos éternels scrolls. C’est qu’En Question est aussi, surtout, un terreau de réflexion et un incitant à l’action : la pensée critique et l’engagement concret y sont articulés de façon indissociable, sans que la première ne prenne le pas sur le second ou vice-versa – ni gargarismes hors-sol, ni anti-intellectualisme, donc. En sollicitant les témoignages et analyses de chercheurs et chercheuses comme d’acteurs et actrices de terrain, la revue valorise la complémentarité des sources de savoirs. Et si elle porte une attention soutenue aux initiatives locales et au réseau associatif belge, elle creuse également certains enjeux géopolitiques internationaux. Enfin, En Question est aussi une communauté en effervescence : l’équipe de rédaction prend soin de favoriser les rencontres entre ses contributeurs et contributrices, lecteurs et lectrices, qui partagent une commune soif de justice sociale et environnementale. Tout ce que je souhaite à la revue est d’atteindre une ampleur de diffusion à la hauteur de sa grande qualité !
Manon Houtart, docteure en littérature

Vivent les mises et remises en question, vivent les questions, vive En Question ! Chaque trimestre, la bien nommée revue nous invite à prendre hauteur et recul pour nous interpeller sur des problématiques de société, à approfondir nos connaissances, à diversifier nos sources d’information, à mieux cerner le point de vue d’autres parties prenantes, à revoir nos appréciations.
Mark Twain nous avait avertis, « ce n’est pas ce que vous ne savez pas qui vous pose des problèmes, mais c’est ce que vous savez avec certitude et qui n’est pas vrai ». Ce sont les « unknown unknowns » popularisées par Donald Rumsfeld, ces inconnues que nous ne savons pas être inconnues, qui, quelles que soient les intentions, bonnes ou mauvaises, risquent de conduire à des jugements erronés et à des prises de décision malheureuses, voire désastreuses.
Il est primordial, partout et toujours, d’interroger son savoir, de cultiver le doute. Mais nous peinons à le faire, préférant le confort de la réponse établie, a fortiori si celle-ci nous évite de nous confronter à notre égoïsme, à nos incohérences, à notre paresse. Heureusement, quand l’interpellation vient d’une source qui a notre confiance, la donne est plus favorable, et l’esprit se met plus facilement à l’écoute et commence à cheminer. C’est le cas dans une conversation avec un ami. C’est le cas en lisant En Question, du fait de ce socle de valeurs partagées et de la qualité des auteurs et autrices.
Étienne de Callataÿ, économiste

Il y a un signe qui ne trompe pas : quand je reçois un numéro d’En Question, je m’arrête un instant pour le parcourir et le tâter. L’objet, dans sa matérialité, me dit immédiatement quelque chose de son contenu : je sais et je sens que je peux lui faire confiance. C’est bien davantage qu’une question de rigueur intellectuelle : c’est une affaire de positionnement. Avec En Question, je sais que la réflexion ira installer son campement nomade sur des crêtes, dans des sous-bois ou dans des vallées peu fréquentées. Là où, d’habitude, les opinions bien arrêtées et les autoroutes de l’information – fût-elle associative, fût-elle chrétienne – ne s’aventurent jamais, ou bien trop peu. Même en territoire connu, quand les sujets sont classiques, l’approche est vivifiante. C’est que le politique, le culturel et le spirituel s’y côtoient sans rougir. Ce ton à la fois solide et minoritaire, qui ne craint ni le mot Dieu, ni le mot Lutte, ni le mot Pensée – ces repoussoirs pour tant de monde ! – m’est familier et précieux. Merci de l’entretenir si brillamment !
Guillaume Lohest, responsable pédagogique aux Équipes populaires

Les valeurs et les initiatives du Centre Avec, dont la revue En Question est le porte-parole, nous accompagnent depuis fort longtemps.
Ce sont des valeurs ancrées dans l’évangile, centrées sur une société solidaire et sur un monde où toute vie est reconnue et respectée. Ce sont des initiatives concrètes, auxquelles nous avons pu participer, tels – il y a des années déjà – le groupe Foi et Justice, ou, plus récemment, Marcher avec les arbres. Des groupes où la réflexion n’est pas seulement théorique et où la parole est donnée à des acteurs engagés.
Dans En Question, nous retrouvons la même approche et, de ce fait, nous apprécions beaucoup la revue : les articles sont d’un excellent niveau, les sujets d’actualité. Récemment, le numéro 148 sur la résistance aux idées d’extrême droite, paru avant les élections du 9 juin 2024, nous a accompagnés en même temps que les soirées-débats organisées par le Centre Avec au Forum Saint-Michel. Quant à la question « L’écologie peut-elle être populaire ? », soulevée par le numéro 149, elle rejoint de près une de nos préoccupations principales et un de nos lieux d’engagement. Et il nous arrive d’aller rechercher dans notre collection (ou dans les archives sur le site web) de vieux numéros lorsque l’occasion se présente d’en ressortir les éclairages.
Finalement, nous dirions qu’En Question est un outil qui nous permet d’entrer en relation à distance avec des compagnons de route – les auteurs et autrices des articles – alors que les membres du Centre Avec sont des compagnons de route très proches ! Un Centre Avec qui a beaucoup cheminé, s’ouvrant aux questions d’un public plus jeune et moins exclusivement catholique qu’il ne l’était à ses débuts.
Nous vous souhaitons de continuer sur cette ligne, pour renouveler le plaisir de faire route ensemble.
Françoise Martin et Marco Campana, compagnons de route du Centre Avec

En Question est notre revue « sœur » en Belgique. Même creuset fondateur (les jésuites), même volonté de comprendre (pour agir), même exigence de discernement contre le « buzz » qui fait trop souvent l’actualité. Nos chemins suivent souvent des horizons ou des sujets communs et se croisent parfois.
Mais « sœur » ne veut pas dire copie conforme. Par son implantation, En Question apporte un regard sur la vie démocratique qui manque à notre vieille nation jacobine du sud du Quiévrain. La thématique de l’interculturalité constitue un autre de ses angles morts, dont En Question nous rappelle l’importance et les enjeux.
Bon anniversaire à notre « fausse jumelle » et vraie alliée, dont la lecture et les sujets nous inspirent et nous mobilisent. Que nos convergences nous rapprochent plus encore autour de défis que les frontières n’arrêtent pas : l’écologie, bien sûr ; la justice sociale, toujours.
Benoît Hervieu-Léger, rédacteur en chef de la revue Projet (Paris)
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