Le 05 décembre 2023

Laudate Deum : un appel du pape François à la mobilisation face à la crise climatique

Huit ans après la parution de l’encyclique Laudato si’ (printemps 2015), le pape François a publié Laudate Deum (le 4 octobre 2023), une exhortation apostolique sur la crise climatique[1]. Laudate Deum n’a pas vocation à remplacer Laudato si’, mais est, en quelques sorte, une explicitation de sa mise en œuvre à propos de la crise climatique.

Photo prise lors d'une manifestation pour le climat - crédit :  Li An Lim -Unsplash
crédit : Li An Lim -Unsplash

Pourquoi donc publier à nouveau un texte sur des questions écologiques, alors que Laudato si’ est un document riche qui déploie amplement et donne autorité au concept d’« écologie intégrale » ? Eh bien, estime le Pape, c’est qu’il y a urgence : « Je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture » (2). Il nous alerte sur le fait que « certaines manifestations de cette crise climatique sont déjà irréversibles pour des centaines d’années au moins, comme l’augmentation de la température globale des océans, leur acidification et leur appauvrissement en oxygène » (15). Il nous appelle à réagir car « nous ne pouvons plus arrêter les énormes dégâts que nous avons causés. Nous avons juste le temps d’éviter des dégâts encore plus dramatiques » (16).

François profite de l’occasion de la COP28 qui a lieu en cette fin d’année 2023 pour peser sur les négociations qui se déroulent à Dubaï et c’est l’espérance d’un sursaut qui l’anime : « Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique » (53).

Le pape François a fait le choix de se concentrer sur la crise climatique[2], ses impacts et ses causes. D’emblée, il nous rappelle qu’il s’agit d’adopter une vision large : il ne s’agit pas seulement d’un problème environnemental, mais « d’un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine » en soulignant que « les effets du changement climatique sont supportés par les personnes les plus vulnérables » (3).

Laudate Deum est un texte bref, structuré, incisif. Il a un côté rationnel : c’est également un document bien informé sur le plan scientifique (il se réfère notamment à plusieurs reprises aux rapports du GIEC), et qui présente les enjeux de façon pédagogique. Mais il a aussi un côté émotionnel : on sent que François est en colère ; il dénonce les moqueries que suscite le sujet de la crise climatique (6 ; 58), mais aussi les « opinions méprisantes et déraisonnables qu’[il] rencontre même au sein de l’Église catholique » (14).

Laudate Deum est un texte de combat. Toute une section (« Résistances et confusions », 6-10) est consacrée à démonter les arguments des climatosceptiques, ou des idées bien répandues que l’on peut entendre pour justifier le manque d’action à la hauteur de l’enjeu du réchauffement climatique : « la planète a toujours connu des périodes de refroidissement et de réchauffement » (6) ; « souvent, on constate aussi des froids extrêmes » (7) ; la confusion entre projections climatiques et prévisions météorologiques (8) ; mettre la responsabilité sur les épaules des pauvres parce qu’ils feraient beaucoup d’enfants (9) ; le risque pour l’emploi d’une transition énergétique (10). Après avoir déconstruit ces idées, il complète le tableau en ajoutant qu’« on ne peut plus douter de l’origine humaine, ‒ ‘anthropique’ ‒ du changement climatique » (11).

Photo prise lors d'une manifestation pour le climat - crédit :  Ma ti -Unsplash
crédit : Ma Ti – Unsplash

On le voit et on le verra encore plus loin, Laudate Deum est un texte très engagé dans le concret de la lutte contre le dérèglement climatique ; il n’hésite pas à s’aventurer sur des questions précises, qu’elles soient scientifiques ou politiques. Mais, comme l’affirmait déjà magistralement Laudato si’, derrière ces aspects très concrets, c’est un questionnement existentiel qui est en jeu : « La question du sens se pose : quel est le sens de ma vie, quel est le sens de mon passage sur cette terre, quel est le sens, en définitive, de mon travail et de mes efforts ? »[3] (33).

Le Pape nous exhorte donc à prendre la crise climatique au sérieux. Finalement, « il ne nous est rien demandé de plus qu’une certaine responsabilité face à l’héritage que nous laisserons de notre passage en ce monde » (18). Mais concrètement, comment faire ? Le pape François nous propose quatre terrains d’action et d’engagement : le terrain politique, le terrain du collectif, le terrain de la spiritualité et de la vision de l’être humain, le terrain de nos styles de vie.

 

Un texte très politique

Au premier coup d’œil, on est frappé par la place que tient le terrain politique dans Laudate Deum : trois des six chapitres traitent principalement de questions de politique internationale ! Et même lorsque le Pape revient sur les motivations spirituelles de l’engagement, il insiste : « Il faut être sincère et reconnaître que les solutions les plus efficaces ne viendront pas seulement d’efforts individuels, mais avant tout des grandes décisions de politique nationale et internationale » (69).

Certes, déjà dans Laudato si’, de nombreuses pages résonnaient comme une invitation au monde politique à entrer en dialogue sur les questions environnementales, à tous les niveaux : local, national et international. Aujourd’hui il enfonce le clou et insiste pour que ce dialogue débouche sans tarder sur des décisions « efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (59). C’est ce qu’il attend de la COP28 qui se tient en ce mois de décembre 2023 à Dubaï.

Le Pape s’adresse avec force tant aux décideurs politiques qu’aux puissances économiques. Aux premiers, il reproche leur manque de vision et de courage : « Nous devons cesser de sembler être conscients du problème, mais n’ayant pas, dans le même temps, le courage de faire des changements substantiels »(56). Il les exhorte à devenir « capables de penser au bien commun et à l’avenir de leurs enfants, plutôt qu’aux intérêts circonstanciels de certains pays » et à « montrer ainsi la noblesse de la politique et non sa honte » (60).

Quant aux acteurs les plus puissants de l’économie, il les appelle à un sursaut éthique, à quitter les fondements d’une économie destructrice à la fois de l’environnement et des travailleuses et travailleurs. Ainsi, il déplore que « la logique du profit maximum au moindre coût, déguisée en rationalité, en progrès et en promesses illusoires, rend impossible tout souci sincère de la Maison commune et toute préoccupation pour la promotion des laissés-pour-compte de la société » (31).

Il ne cache pas non plus sa déception face à l’incapacité de la communauté internationale à se montrer à la hauteur du défi climatique. Durant tout un chapitre de l’exhortation, il retrace l’histoire des Conférences sur le climat (les COP), depuis celle de Rio de Janeiro en 1992 jusqu’à celle de Sharm El Sheik en 2022. S’il souligne certaines avancées, comme le Protocole de Kyoto en 1997 ou les fameux accords de Paris en 2015, il constate que « les émissions mondiales ont continué à augmenter » même si « sans ces accords, elles auraient augmenté plus encore » (55).

Le Pape ne tourne pas autour du pot : le bilan de ces conférences est un échec. « Les accords n’ont été que peu mis en œuvre parce qu’aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement, n’a été établi». Et la raison en est claire : « Les négociations internationales ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général » (52). Ceux qui bénéficient du statu quo freinent pour ne pas perdre leurs privilèges. Laudate Deum met notamment le doigt sur le problème des énergies fossiles qui jusqu’à présent était un « non-dit » des conclusions et accords des différentes COP. À propos de la COP28 qui a lieu dans un pays « qui se définit comme un grand exportateur d’énergies fossiles », le Pape constate avec amertume que « les compagnies pétrolières et gazières ambitionnent de réaliser de nouveaux projets pour augmenter encore la production » (53).

Il ne s’agit cependant pas de baisser les bras face aux lobbies, mais de se retrousser les manches. Pour cela, François indique la voie du multilatéralisme, une manière de faire de la politique internationale qui lui est chère et qu’il avait déjà mise en valeur dans ses encycliques Laudato si’ et Fratelli tutti. « Le monde devient tellement multipolaire, et en même temps tellement complexe, qu’un cadre différent pour une coopération efficace est nécessaire » (42), écrit-il.

Pour lui, il est temps de tourner la page du multilatéralisme traditionnel qui est sclérosé[4] et de « reconfigurer le multilatéralisme » en s’appuyant notamment sur les acteurs de la société civile, et en prenant comme boussole le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité. « Tout cela suppose l’initiation d’un nouveau processus de prise de décisions et de légitimation de celles-ci […]. Dans ce cadre, des espaces de conversation, de consultation, d’arbitrage, de résolution des conflits et de supervision sont nécessaires, bref, une sorte de plus grande ‘démocratisation’ dans la sphère mondiale pour exprimer et intégrer les différentes situations. Il n’est pas utile de soutenir des institutions dans le but [de] préserver les droits des plus forts sans se préoccuper des droits de tous »(43).

Une invitation à la mobilisation de la société civile

Sur le terrain du collectif, le Pape met en valeur l’action des organisations de la société civile : « J’invite à reconnaître que ‘beaucoup de regroupements et d’organisations de la société civile aident à pallier les faiblesses de la Communauté Internationale, son manque de coordination dans des situations complexes, son manque de vigilance en ce qui concerne les droits humains fondamentaux’ » (37).

Cette reconnaissance de l’action de la société civile est comme un appel lancé à chacune et chacun à ne pas rester seul, mais à rejoindre des mouvements sociaux et des associations pour exercer ensemble notre responsabilité citoyenne. On peut l’entendre notamment dans ce passage où, chose peu banale, François met en lumière le rôle joué par les activistes : « Lors des Conférences sur le climat, les actions de groupes fustigés comme ‘radicalisés’ attirent souvent l’attention. Mais ils comblent un vide de la société dans son ensemble qui devrait exercer une saine ‘pression’ ; car toute famille doit penser que l’avenir de ses enfants est en jeu » (58). On sent le Pape convaincu que, sans une pression forte d’une part importante de la population, les dirigeants politiques auront du mal à prendre des mesures courageuses.

La reconfiguration du multilatéralisme qu’il appelle de ses vœux ne concerne donc pas que les autorités publiques. Une dimension importante de cette reconfiguration est ce qu’il appelle le « multilatéralisme ‘d’en bas’ », celui qui rassemble les acteurs de terrain, associations, ONG, mouvements sociaux : « Les revendications qui émergent d’en bas partout dans le monde, où les militants des pays les plus divers s’entraident et s’accompagnent, peuvent finir par exercer une pression sur les facteurs de pouvoir » (38). Le Pape croit donc fermement dans le tissage d’une société civile au niveau mondial pour faire face aux crises que nous traversons.

Un appel à l’être humain à retrouver sa juste place dans la Maison commune

Malgré sa brièveté, Laudate Deum s’aventure aussi sur le terrain spirituel. L’exhortation rappelle ce qu’affirmait avec force Laudato si’ : les racines de la crise socio-environnementale sont anthropologiques et spirituelles. La manière dont l’être humain (occidental) se comprend dans sa relation au reste du cosmos et dans sa relation au « plus grand que soi », à Dieu pour les croyants, est à l’origine des nombreux dérèglements que la Terre, notre Maison commune, connaît.

Comme François le dénonçait déjà dans Laudato si’, trop souvent, la technologie cesse d’être un outil au service du bien commun, pour devenir un cadre de pensée qui enferme l’être humain dans l’illusion de la séparation avec le reste du vivant. Il en découle une forme d’appropriation et d’exploitation illimitée du monde. Les mots du Pape sont forts : « Le plus grand problème est l’idéologie qui sous-tend une obsession : accroître au-delà de l’imaginable le pouvoir de l’homme, face auquel la réalité non humaine est une simple ressource à son service. Tout ce qui existe cesse d’être un don qu’il faut apprécier, valoriser et protéger, et devient l’esclave, la victime de tous les caprices de l’esprit humain et de ses capacités »(22)[5]. Ils trouvent un écho dans l’explication au titre de l’exhortation que donne le Pape à la fin de celle-ci : « ‘Louez Dieu’ est le nom de cette lettre. Parce qu’un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même » (73).

L’exhortation invite l’être humain à retrouver sa juste place dans le cosmos : la fraternité universelle avec toutes les créatures. L’être humain n’est pas séparé de la nature, celle-ci n’est pas « un simple ‘cadre’ où nous développerions nos vies et nos projets, car nous sommes inclus en elle, nous en sommes une partie, et nous sommes enchevêtrés avec elle » (25). Citant l’anthropologue Dona Haraway, le Pape affirme que le monde entier est « une zone de contact » avec toutes les créatures.

Cela implique de reconnaître la légitimité de l’action humaine sur « la nature » : « La vie humaine, l’intelligence et la liberté sont insérées dans la nature qui enrichit notre planète, elles font partie de ses forces internes et de son équilibre » (26). Prenant comme exemple les peuples indigènes qu’on appelle parfois « peuples racines », le Pape souligne la capacité de l’être humain de vivre en saine harmonie avec le reste du vivant : « Les groupes humains ont très souvent ‘créé’ l’environnement, l’ont remodelé d’une manière ou d’une autre sans le détruire ni le mettre en danger » (27).

Il n’est donc pas question de nier la valeur et la place très particulière de l’être humain dans le cosmos. Mais si anthropocentrisme il doit y avoir, il ne peut s’agir que d’un « anthropocentrisme situé ». « Autrement dit, reconnaître que la vie humaine est incompréhensible et insoutenable sans les autres créatures parce que ‘nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble’ » (67).

Dans une perspective chrétienne, Dieu n’a pas créé les êtres humains en surplomb des autres créatures mais en interdépendance avec elles. Nous vivons grâce aux relations multiples qui composent notre univers et nous révèlent « l’inépuisable richesse de Dieu » (63). Notre vocation est celle d’êtres faits pour la communion (et non la séparation) avec toute la Création et le Créateur. « Ainsi, nous mettons fin à l’idée d’un être humain autonome, tout-puissant et illimité, et nous nous repensons pour nous comprendre d’une manière plus humble et plus riche » (68).

Le Pape invite ainsi chaque croyant de toute religion (61) à aller puiser la force de son engagement pour lutter contre le dérèglement climatique dans la conviction que Dieu habite sa Création : « Si ‘l’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier, il y a donc une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée, dans le visage du pauvre’. Le monde chante un Amour infini, comment ne pas en prendre soin ? » (65).

Pour un changement de culture

Laudate Deum est un appel au changement. Un changement radical et durable, sur le terrain politique comme on l’a vu, mais aussi dans notre style de vie : « Il n’y a pas de changement durable sans changement culturel, sans maturation du mode de vie et des convictions des sociétés, et il n’y a pas de changement culturel sans changement chez les personnes » (70).

Nous sommes donc, chacune et chacun, invités à « un chemin de réconciliation avec le monde qui nous accueille » (69), à laisser le soin pour la Maison commune transformer nos vies. Cela est particulièrement nécessaire dans notre partie du monde : « Un changement généralisé du mode de vie irresponsable du modèle occidental auraient un impact significatif à long terme » (72). François met le doigt sur quelque chose d’essentiel : il en va de notre propre dignité d’être humain. C’est ainsi qu’il « invite chacun […] à embellir [le monde] de sa contribution, car cet engagement concerne la dignité personnelle et les grandes valeurs » (69).

Le Pape souligne que le changement de style de vie des personnes, des familles, des communautés, n’est pas isolé de l’action politique. Modifier sa manière de vivre a un impact en termes de transformation sociétale ; cela alimente aussi notre engagement citoyen pour faire pression sur les décideurs politiques. « L’effort des ménages pour polluer moins, réduire les déchets, consommer avec retenue, crée une nouvelle culture. Ce seul fait de modifier les habitudes personnelles, familiales et communautaires nourrit l’inquiétude face aux responsabilités non prises des secteurs politiques et l’indignation face au désintérêt des puissants. Nous remarquons donc que, même si cela n’a pas immédiatement un effet quantitatif notable, cela aide à mettre en place de grands processus de transformation qui opèrent depuis les profondeurs de la société » (71).

Le changement prend donc corps dans les actions personnelles que nous prenons pour réduire notre empreinte écologique. Il ne faut pas les minimiser. Mais ce changement ne sera durable que s’il est soutenu et accompagné par « les décisions politiques indispensables » (72).

Conclusion

Au-delà de l’appel vibrant qui est lancé aux décideurs politiques et dirigeants économiques, Laudate Deum nous offre aussi une feuille de route pour notre conversion écologique comme personne et comme citoyen. Le Pape y remet à leur juste place les différents niveaux d’engagement. Le changement de notre style de vie s’enracine dans l’adoption de relations plus ajustées avec nous-mêmes, avec les autres, avec l’ensemble des créatures et avec « le plus grand que nous ». Ce changement de style de vie creuse en nous le souci du bien commun : nous ne pouvons délaisser le terrain politique. Il n’est pas l’apanage des femmes et des hommes politiques. Comme citoyens, nous avons un rôle à jouer en exerçant une « saine pression » sur les décideurs. Exercer ce rôle est de l’ordre du collectif : l’engagement dans des associations ou des mouvements sociaux est crucial. La mise en valeur de la société civile dans l’exhortation apostolique est à cet égard très éloquente.

Notes :

  • [1] Accessibles sur le site internet du Vatican. Dans la suite du texte, les numéros entre parenthèses indiquent les numéros de paragraphes de Laudate Deum desquels sont tirés les passages cités. Si la citation provient de Laudato si’, le numéro de paragraphe est précédé de l’abréviation LS.

    [2] Cela ne veut pas dire que les autres composantes de la crise écologique (biodiversité, eau, sols, pollutions diverses, etc.) n’aient pas d’importance ; ces aspects sont bien développés dans Laudato si’.

    [3] Voir aussi LS 160. Pour un développement à ce sujet, voir l’analyse de Claire Brandeleer, « Laudato si’, cinq ans après », Centre Avec, 2020. Disponible en ligne.

    [4] Fratelli Tutti invitait déjà à « une réforme de l’Organisation des Nations Unies » (FT 173).

    [5] Dans ce sens le Pape fustige aussi ce qu’on pourrait appeler « le techno-solutionnisme » : « Supposer que tout problème futur pourra être résolu par de nouvelles interventions techniques est un pragmatisme homicide, comme un effet boule de neige » (57).