La réponse aux crises écologiques ne peut s’affranchir des luttes contre les inégalités, sous peine de dérailler. C’est la conviction qui anime l’ensemble de ce dossier. Matthias Petel annonce la couleur : la transition sera juste et démocratique ou elle ne sera pas. Christine Mahy complète le propos : les politiques écologiques doivent nécessairement partir de la réalité des populations les plus précarisées et se construire avec elles. La parole vigoureuse de Fatima Ouassak est une invitation pressante au mouvement écologiste à se nourrir de l’énergie des quartiers populaires et des luttes anticoloniales. Désamorçant le sobriquet de l’ « écologie punitive » dont est parfois affublée la fiscalité écologique, Christian Valenduc défend au contraire qu’elle peut et même doit être, à certaines conditions, un instrument de justice environnementale et de justice sociale. Quant à lui, Gaël Giraud propose de réformer profondément la finance pour qu’elle participe à l’habitabilité de la planète pour toutes et tous. Dans un entretien croisé, Jonathan Peuch et Céline Nieuwenhuys explorent la sécurité sociale de l’alimentation comme un projet systémique pour répondre aux enjeux de la précarité sociale, de la santé et de la production alimentaire. Enfin, le témoignage de Claire Joassart illustre comment les luttes sociales et écologiques peuvent se renforcer grâce à la spiritualité.