En Question n°108

réflexion pour voter responsable

« Je demande à Dieu que s’accroisse le nombre d’hommes politiques capables d’entrer dans un authentique dialogue qui s’oriente efficacement pour soigner les racines profondes et non l’apparence des maux de notre monde ! La politique tant dénigrée, est une vocation très noble, elle est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun. Nous devons nous convaincre que la charité « est le principe non seulement des micro-relations : rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques ». »
Evangelii Gaudium,  Exhortation apostolique du Pape François sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui (novembre 2013)

edito

Le scrutin approche..

Claire Brandeleer

A l’approche du scrutin du 25 mai, où notre voix de citoyen sera triplement sollicitée, nous vous proposons quelques « réflexions pour voter responsable ». Certes, l’acte de voter ne suffit pas pour faire vivre la démocratie, mais il reste indispensable, incontournable. Pour lui donner du sens, à nous d’en faire un acte informé, réfléchi et éclairé. C’est l’objectif de la revue EN QUESTION, de contribuer, modestement, à éclairer nos choix.

Deux articles de ce numéro nous interpellent : il y a des valeurs, dans nos démocraties européennes, que nous prenons pour acquises, mais qui sont étonnamment fragiles et valent la peine qu’on se batte, pacifiquement mais résolument, pour elles (David Nazar, p.04 et Edmond Grace, p.14). Gardons bien en tête que les droits acquis ont été un jour conquis… Ainsi, la démocratie est toujours à construire et à approfondir. Si elle connait une crise de légitimité, n’oublions pas que ce n’est que par plus de démocratie que l’on corrigera la démocratie.

Par ailleurs, deux articles de ce numéro sont consacrés à la laïcité. Les exemples du Québec (Elisabeth Garant, p.06) et de l’Italie (Giacomo Costa, p.10) illustrent bien le fait que chaque société a sa manière propre d’articuler la place des religions et des conceptions philosophiques dans l’espace public. En cette période pré-électorale, rappelons-nous que les positionnements politiques, qui s’expriment dans l’espace public, sont toujours sous-tendus par des postulats idéologiques, c’est-à-dire des visions du monde et de l’être humain. Ce sont ces postulats qui doivent être débattus dans l’espace public, et non pas seulement les aspects techniques de telle ou telle question. Comme chrétiens, nous avons notre contribution à apporter à ce débat, sans oublier que nous vivons dans une démocratie pluraliste sécularisée, et sans oublier, surtout, que « la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même, qui pénètre l’esprit avec autant de douceur que de puissance » (Dignitatis Humanae, Déclaration du Concile Vatican II sur la liberté religieuse, n°1).

L’environnement, défi majeur pour les Partis politiques

Guy Cossée de Maulde

Sauvegarder la planète face aux changements climatiques et à l’exploitation des ressources, renouvelables ou non, de la terre, ce bien de tous et de chacun, tel est un des défis majeurs que nous ayons à relever pour assurer le futur de notre humanité. À l’égard de ce défi, nous avons tous, bien sûr, à prendre nos responsabilités au titre de citoyens/nes et du pays où nous vivons et du monde qui est en quelque sorte devenu notre village. Mais le rôle des responsables politiques est évidemment essentiel, puisque les problèmes à traiter requièrent des réponses collectives qui aient en vue le bien commun de tous aux niveaux tant mondial que local.

Populisme(s) & médias.

Marc Sinnaeve

Pour traiter la problématique du rapport des médias au(x) populisme(s), on aurait pu se livrer à une lecture critique de ce que recouvre ce concept lorsqu’il est utilisé dans les énoncés médiatiques. On aurait pu s’interroger, aussi, parmi d’autres options d’analyse, sur le rapport très ambivalent du journalisme contemporain à la notion de « peuple »[…]

(Néo)-Populismes & extrémismes

Marc Maesschalck

Depuis une dizaine d’années, les observateurs politiques ont tendance à recourir à une catégorie politique « élargie » qu’ils nomment populisme, essentiellement pour des raisons descriptives. Ils observent en effet la montée, souvent fulgurante, parfois éphémère aussi, de nouveaux partis dont la vertu première semble essentiellement de servir d’exutoire à un ras-le-bol social mal géré par les partis traditionnels, voire ignoré par eux et parfois carrément créé en partie par eux[…]

 

L’Europe : une union en crise

Edmond Grace

Que ce soient les secousses qu’a subies l’euro, les tensions plus ou moins latentes entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne, le manque de solidarité entre pays du « centre » et de la « périphérie » de l’UE, ou encore l’euroscepticisme qui prend de l’ampleur… toutes ces réalités sont autant d’éléments venant attester l’état de « crise existentielle » de l’Union européenne. Non sans ironie, Edmond Grace nous explique ce qu’il entend par le « grand mensonge » de l’Europe : les gouvernements nationaux ne veulent pas assumer leur responsabilité dans la prise de décisions communes et s’empressent de la rejeter sur « Bruxelles »[…]